Ego trip sauce Mont-Blanc

Vin'Dieu, une semaine de grand bô au pays de la bosse... Le dérèglement climatique, c'est pas une blague, faut s'inquiéter, comment le gouvernement va-t-il réussir à maintenir à flots (humour...) l'industrie du poncho et du parapluie dans le 74?!? Des millions de personnes au chômage, les drames familiaux qui en découlent, la fin du tourisme aquaphile...

Philippe et Stéphane vont en faire les frais...

Venus pour un stage MB de 5 jours ils vont devoir se plier aux affres de la nature toute puissante.

Passons sur l'école de glace (j'y étais pas donc c'est facile).

J2 direction l'Aiguille du Midi pour aller faire les comiques sur l'arête. Bon, Stéphane a pas rigolé tout de suite. C'est un marin, donc pas marrant le vide, il était marron (plutôt glacé vu les condis).

Mais bon, elle est quand même belle cette arête, et puis on a même réussi à la faire sans trop de monde ce qui tient du miracle, ou de la compétence du guide, c'est pareil. D'ailleurs, l'anagramme de DIEU c'est GUIDE avec un G en plus, le fameux point G...d'où l'attrait incroyable des femmes pour les guides, une espèce d'érotisme divin, la rencontre du sacré et du païen, le renversement des cultures, le choc de l'Histoire, une nouvelle écriture de l'Humanité... OUI, c'est TOUT CA un guide...Bref (comme disait Pépin)

De fil en aiguille (humour cousu main), on en termine avec cette belle escalade par une arrivée triomphante sur la terrasse. Stéphane et Philippe finiront dans l'album photo d'un touriste, pas moi. Mon égo de guide en prend un coup et perd 10% de sa masse, soit 13 kilo pour un volume de 8m cube. La terrasse remonte de 2cm. Mon casque flotte. Je lévite.

Déjeuner au soleil à 3800, panorama, descente et bière à Cham. Fin de la journée à la mine...

En prévision de l'ascension de l'arête du Goûter, je me dis qu'un peu de grimpe sur du caillou facile ne ferait pas de mal à mes compagnons. Alors direction la traversée des Crochues (appelée aussi traversée des Auvergnats, ou des Savoyards, rapport à l'argent, enfin te casse pas j'ai compris).

Encore du grand beau temps. Rien ne va plus. Désespoir. Obligé de ressortir un t-shirt poussiéreux, impossible de trouver ça à Cham...

Le décor est là, somptueux. Vue intégrale sur le massif, top classe.

La remontée du couloir vers le col des Crochues est facilitée par la neige, pas par le soleil... Cuisson 20 minutes, thermostat 7. C'est prêt!

Du monde à l'attaque de la 1ère longueur, on patiente, le guide étant un éminent spécialiste de cette discipline yoga-istique, c'est bien connu.

Une fois désengorgé le dièdre est avalé (forcément ça passe mieux du coup) et on se retrouve sur le fil ou Stéphane en prend un coup (de fil. Je sais, c'est un peu téléphoné mais bon) à cause du vide. Mais à force, tout le monde se met en confiance et on déroule. Déjeuner au soleil (ouais, blasant), panorama et tomates cerises, chocolat. Moche.

Fin de la traversée et finish au culing (expression locale pour une glisse totale et rapide sur le cul permettant au guide de ne plus guider et de s'en remettre à son bras droit là-haut sur son nuage pour que ses client ne terminent pas leur séjour prématurément...) Philippe excelle dans cet art moderne, figures à la clé.

Le Lac Blanc est encore sous la glace, mélange de blanc et de bleus, et de monde. Mais c'est beau.

Coca. Bière. Descente. Fin de journée à l'usine.

Ce matin c'est départ pour le grand WE. 7h30 aux Houches. Benne (pas l'oncle soul), TMB, Nid d'Aigle terminus, là où tout commence. Marche tranquille vers Tête Rousse, si ce n'est ce gros teckel au QI d'huître qui manque de tuer quelques alpinistes en voulant couper le chemin. Ca le fait marrer. Étonnamment, pas nous.

La traversée du couloir du Goûter passe crème (Mont-Blanc, normal). L'arête aussi, Philippe et Stéphane sont heureux d'être là, c'est top.

Arrivée au Goûter, combo grison-beaufort-jambon aux herbes-tomates cerises. Sieste. Merci au Club Alpin Italien pour sa discrétion dans les dortoirs malgré les nombreux appels au bruit des guides. La non violence est parfois un lourd handicap en milieu confiné...

Apéro des guides, pardon, point sécu -météo des guides, repas, coucher de soleil et coucher de guide (c'est pareil).

1h30. Réveil grâce aux éternels et incontournables relous qui ont besoin 30 minutes pour faire-défaire-refaire-mal faire-marre de faire-barre de fer (dans la gueule) leurs sacs qu'ils auraient mieux fait de préparer la veille et qui vont attendre 1/4h assis dans les escaliers devant la porte fermée du PDJ parce que 2h c'est 2h et pis c'est tout.

Coup d'oeil sur l'Equipe.fr. La France a perdu l'Euro, ça va faire plaisir à la bleue Marine, elle voulait sortir de l'Euro. C'est fait.

Fin de PDJ, équipement, dehors ça ventile velu...

La montée jusqu'au col du Dôme passe bien, celle à Valot aussi. Par contre la 1ère bosse du matin met un coup à Stéphane (NDLR : nous déclinons toute interprétation phallacieuse, pardon fallacieuse qui germerait dans les esprits mal tournés de nos éventuels lecteurs).

Coca forcé, thé, pas de mars mais ça repart.

Le lever de soleil extraordinaire auquel nous assistons rebooste la cordée et à force de mental et d'envie, et bien évidemment grâce à la grâce du guide (oui, le guide s'aime, c'est à cause de l'égo technique), on parvient au sommet, heu-reux.