Andorre se réveille...
Les andorrans ils sont comme ça, fiers et orgueilleux (en fait j'en sais rien, j'hésitais avec "iconoclaste et abscons" mais ça fait un peu pompeux et puis ça veut rien dire, et puis si jamais ya des footeux ou des guides qui lisent ils vont pas imprimer) alors après l'échec de l'année dernière pour cause de canicule et de Mont-Blanc fermé (comme quoi y'a pas que les petits vieux qui subissent les chaleurs) avec tout de même un succès au Grand Paradis (encore un point commun avec les petits vieux qui du coup eux aussi s'approchent du grand paradis), Nuria a décidé de retenter l'aventure, accompagnée cette fois de Carlos un collègue de boulot. Avec 2 infirmières sur la cordée, je suis serein. Même dans mes rêves les plus fous j'aurais jamais imaginé me retrouver attaché avec 2 infirmières...Bon certes y'en a une qui s'appelle Carlos. Nobody's perfect.
En tout cas j'étais bien content de retrouver Nuria, l'année dernière on s'était bien marré et c'est primordial en montagne.
1er jour à l'Aiguille du Midi pour faire l'Arête des Cosmiques (des Comiques dans le langage Guide, des cosmétiques dans le langage des femmes de Guide...) à la première benne, RDV 7h00, vive les vacances.
La descente de l'arête de l'Aiguille fait toujours son petit effet et a cet avantage non négligeable de terminer de réveiller les moins cafeinés d'entre nous. Nuria et Carlos compris. Concentration maximale et descente au rythme infernal d'un mime en mode slowmo. Et c'est très bien comme ça.
Sous nos pieds, une mer de nuages à perte vue d'où n'émergent que les haut sommets. Dément.
La vue sur le Tacul (mot désignant un sommet emblématique et non la féminisation d'une expression bien trop familière et vulgaire pour figurer dans ce blog si policé) est splendide. Déjà des cordées dans les classiques, à nous de jouer.
Configuration hivernale pour cette arête des Cosmiques, beaucoup de neige et peu d'escalade mais c'est pas plus mal, ça permet de dérouler et mes 2 andorrans se régalent...
Le décor est de plus en plus majestueux, j'ai beau l'avoir parcourue un paquet de fois et connaître le paysage par coeur, rien n'y fait je ne m'en lasse pas. C'est quand même bien le bureau...
L'avantage de grimper tôt c'est qu'on évite le côté "un-lundi-matin-à -l'ANPE" (ça marche aussi avec la CAF, la poste, la Fnac ou IKEA un dimanche de pluie en région parisienne), personne ou presque. Un luxe à Cham.
Ma cordée d'infirmièr(e)s prend confiance et les passages s'enchaînent sans sourciller, même le fameux pas d'escalade qui avait laissé quelques souvenirs émus à Nuria.
On passe côté nord, tout de suite un peu plus froid mais vu l'efficacité de la cordée on n'y reste pas longtemps. Bientôt le retour du soleil et l'arrivée sur la terrasse de l'aiguille. Et là , la déception est immense, pas un jap, pas un flash d'appareil photo pour se sentir alpiniste...dégun! Tant pis, on fera un selfie...
BRAVO les amis, belle croix!
Bon c'est pas tout mais il est même pas midi, on va quand même pas retourner dans la marmite chamoniarde et cuire à l'étuvée alors qu'ici on respire?!? Une p'tite traversée de Vallée Blanche pour aller boire un chocolat-chantilly en Italie? CA c'est le luxe... Alors retour sur l'arête, cette fois bien réveillés et efficaces et vamos a la playa (je sais dire que ça et una cerveza por favor et viva zapatta ce qui ne m'est pas super utile à ce moment là mais j'ai pas mieux et puis la Mer de Glace est pas loin alors "playa" ça peut faire).
Putain que c'est moche...je te bétonnerais tout ça moi...
C'est tellement beau qu'on oublierait que c'est truffé de trous parfois gros comme des semi-remorques, un genre de golf géant où tu fais office de balle...Content d'avoir une corde assez longue...comme quoi finalement la taille, ça compte.
Allez, un petit raidillon et Torino est en vue. Le chocolat-chantilly tient ses promesses... Le retour par Hellbroner nous offre un dernier spectacle...
Avant celui du Mont-Blanc...après-demain...
Elle est pas belle la vie?
